Intervention du délégué interministériel aux Personnes handicapées, le 8 novembre 2006

Tout d’abord, je voudrais saluer chacune et chacun d’entre vous. Madame la vice-présidente de l’Assemblée nationale, madame la députée, je voudrais vous remercier d’accueillir cette réunion ici dans ces murs. Parce que ça donne à cette rencontre un retentissement et un lustre plus fort. Merci beaucoup.

Je voudrais, cher président, cher Jérémie, vous féliciter pour la qualité de la réunion, très pédagogique, et vous féliciter pour le dossier que chacun va pouvoir emmener avec lui mais que vous m’avez fait le plaisir de me montrer en début de réunion, il est de très grande qualité, lui aussi est très pédagogique et très convaincant.

Je voudrais remercier les différents partenaires, France Télécom, SFR, Bouygues, Intégrance. Je voudrais adresser mes félicitations à Agnès Poirier, parce que c’est le deuxième film que je vois. Il y en a eu un autre, sur l’université Gallaudet, qui a été projeté dans le cadre d’une manifestation organisée par la ville de Paris, à l’occasion du forum qu’elle organise sur la place de la personne handicapée dans la cité. Vraiment, ses films sont eux aussi tout à fait pédagogiques et convaincants. Surtout, n’oublions pas de le regarder le 11 novembre à 9h40 sur France 5.

Je voudrais vous dire pourquoi j’ai décidé de parrainer cette opération.\r\n\r\nLa première raison, c’est que le handicap auditif doit trouver toute sa place dans la politique du handicap dans notre pays. Il a été longtemps négligé. Il n’a pas trouvé pendant de nombreuses années les échos qu’il aurait dû trouver. Grâce à l’action des associations, aux travaux des parlementaires et des pouvoirs publics dans leur ensemble, on dispose maintenant, de moyens beaucoup plus conséquents pour intégrer pleinement ce handicap auditif dans la politique générale du handicap.

La deuxième raison, c’est que ce projet est porté, monsieur le président, par l’UNISDA. Je tiens à souligner ici la représentativité de votre organisation, et l’effort très conséquent que vous accomplissez, vous et votre équipe, pour fédérer, ce qui est normal pour les personnes sourdes de fédérer les nuances qu’elles peuvent connaître. Vous êtes à ce titre pleinement légitime et représentatif.

Les positions de l’UNISDA sont à la fois sérieuses et pertinentes. Il faut saluer ici je crois la force du discours que l’UNISDA diffuse et pour lequel elle entend obtenir le soutien de la société.

D’abord, le libre choix du mode de communication. Pour les familles d’abord, comme vous ne cessez de le répéter, donc il faut que ça intervienne très tôt et pour les personnes ensuite.

Le deuxième élément de votre discours : c’est l’égalité d’accès aux moyens de communication.

D’ailleurs, ce que vous nous montrez ce soir, et dont vous demandez la réalisation est un excellent instrument pour y parvenir.

Donc, non seulement vous demandez, mais en plus, en allant sur le terrain, ailleurs, là où ça se pratique, vous suggérez des réponses. C’est ce qui fait aussi votre crédibilité.

Dans votre discours, il y a en fin de compte, la participation effective de la personne sourde à la vie de la cité. Tout ce qui constitue votre réflexion et votre action a pour objectif d’y parvenir. Donc le sérieux et la pertinence de votre discours et de vos initiatives m’ont conduit à vous parrainer, mais sans réserve aucune, totalement. Je pense que le dispositif qui nous a été présenté ce soir répond bien à l’objectif et aux besoins à la fois d’autonomie et d’insertion. Et à ce titre-là, c’est un dispositif adapté, moderne, et qui est appelé à s’imposer.

Alors je m’adresse à tous les acteurs privés pour que cette initiative devienne une réalité.

Le ministre, Monsieur Bas, que je représente également ce soir, a décidé de donner l’impulsion qui convient, puisque dans le cadre du projet de décret relatif au service téléphonique d’urgence, la création d’un centre relais est prévue.

Il va rester maintenant à réfléchir au contenu précis sur le plan technique et sur le plan du financement, car vous n’arrivez pas les mains vides sur ce plan, vous avez des idées. Vous êtes même en train de nous décrire les conditions de la création d’une quasi caverne d’Ali Baba. Je veux y mettre un peu d’humour. En tout cas, votre discours a convaincu puisque dans ce projet de décret est prévue la création d’un centre relais.

Je voudrais faire écho aux propos d’Agnès Poirier. Elle a dit que, malheureusement aujourd’hui, quand on va aux États-Unis, et qu’on répond à la question « mais alors vous en France qu’est ce que vous faites ? » on est obligé de répondre : « on se débrouille. » Et bien il faut cesser d’être conduit à ne pouvoir répondre que « on se débrouille ». Il faut pouvoir et très vite répondre « quand on est une personne sourde, quand on est un citoyen sourd ou malentendant, on est pleinement et réellement dans la cité, parce que l’on a compris et la société a compris que notre problème est celui de la communication et que l’on a réuni les conditions pour que cette communication soit assurée. »

Vous êtes novateurs à l’UNISDA. Vous êtes une force de propositions reconnue et on a voulu vous y répondre, d’où la création de ce centre relais dans le cadre de ce projet de décret

Voilà, Monsieur le président ce que je voulais avoir le plaisir de vous dire ce soir à vous et à toute l’assemblée.

Merci.