Masques à fenêtre : la mobilisation continue

Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, les mesures de gestes barrière continuent d’être prises pour la protection des individus contre le virus de la COVID-19. L’une de ces mesures consiste au port généralisé du masque dans l’espace public. 

La population sourde ou malentendante doit s’adapter à ce nouvel obstacle à la communication sous plusieurs formes : la lecture labiale pour éviter les synonymes labiaux (« pa » et « ma » sont prononcés avec la même forme des lèvres) et l’expression du visage. Quel que soit le mode de communication utilisé (LSF, LfPC, français oral), quelques 2,5 millions de personnes sont potentiellement freinés dans leur échange avec leur famille, leur commerçant, les professeurs des écoles/enseignants, les représentants des pouvoirs publics (mairie/police/gendarmerie/services publics), leur médecin et leurs collègues de travail. C’est finalement une bonne partie de la population française qui est concernée par le port du masque dans les différents lieux du quotidien. 

L’isolement est un des risques constatés, déjà présent lors du confinement de ces derniers mois. Des personnes sourdes ou malentendantes peuvent réagir différemment suivant l’acceptation de leur handicap, la disponibilité des solutions accessibles et la souplesse des personnes rencontrées. Il a été régulièrement vu que des interlocuteurs faisaient tomber le masque pour faciliter les échanges et se sont prémunis du virus en utilisant d’autres moyens de protection : vitre, visière, distanciation…en revanche, dans d’autres domaines notamment des services publics, du milieu médical, des transports ou dans les entreprises, le port du masque doit être strictement respecté. Le recours à l’écrit ou à des services d’accessibilité à distance (interprétariat LSF, codage LfPC ou technique de l’écrit) est possible mais limité car ces solutions ne sont pas déployées partout. L’isolement et la détresse de nombreuses personnes sourdes ou malentendantes se confirment toujours plus.

Cédric Lorant, Président d'Unanimes avec le masque transparent Sourire Odiora

Sous l’impulsion d’Unanimes et des associations représentatives, les pouvoirs publics ont entrepris depuis avril 2020 la démarche d’homologation de masques à fenêtre transparent et de visières.

Après 3 mois de travail entre les porteurs de projet et la DGA (Direction Générale des Armées) en charge des homologations de masques, 2 modèles ont réussi les tests de perméabilité, de filtration d’air et de respirabilité. Depuis le 21 juillet 2020, les masques Sourire d’Odiora (Lyon) et les masques inclusifs (Toulouse) sont homologués UNS 2 (Usage Non Sanitaire de niveau 2, filtration > 80%).

Ces masques à fenêtre sont actuellement en cours de diffusion sur le territoire. Unanimes va recueillir les témoignages sur leur utilisation.

Dans les prochaines semaines, Unanimes va entamer 3 nouveaux chantiers : 

  1. collecte des témoignages et étude comparative des masques à fenêtre homologués en se basant sur les cas d’usage – au-delà des critères techniques et sanitaires de la DGA ;
  2. réflexion sur les circuits de distribution de ces masques à fenêtre pour les différents lieux de l’espace public ;
  3. suivi de l’homologation d’un masque à fenêtre pour le milieu médical aussi bien pour les patients que pour le personnel soignant sourds ou malentendants – les masques UNS 2 ne sont pas utilisables dans les hôpitaux ;

Unanimes a à cœur de concilier les règles sanitaires et l’accessibilité de la communication pour ses publics. Pendant cette crise, des progrès en matière d’accessibilité de l’information et des signaux de solidarité ont eu un fort retentissement sur le quotidien des personnes sourdes et malentendantes. La sensibilisation à leurs problématiques s’est accrue mais la vigilance et la mobilisation doivent être la règle.

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